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Boîte à outils

Pour lancer un projet, nous suivons un processus. Cette boîte à outils présente les différentes phases de notre façon de faire. Le stage de formation « Artisans du justice sociale » est centré sur la maîtrise de ces outils.

Écouter et mobiliser

Tout commence par l’écoute. Ce qui suppose de la confiance, de l’attention et une connaissance de soi pour apercevoir de ce qui, dans le champ d’expérience de l’autre, résonne en nous. Pour cela, il est nécessaire d’exprimer nos émotions.
Que signifient nos émotions ? Pourquoi en tenir compte ?

Il s’agit aussi d’une étape de découverte à ce que nous sommes en tant que personne, acteur et citoyen, avec nos mots et notre histoire.

Ce dialogue nous permet de construire une alliance relationnelle avec la personne et d’identifier ce qui fait problème et obstacle pour elle aujourd’hui dans sa vie et ce qu’elle serait prête à faire pour dépasser ces obstacles.

Nous ne sommes pas les sauveurs, ni des serviteurs. Nous ne voulons pas changer les choses à la place de ceux qui vivent avec les conséquences des problèmes. Ni devant, ni derrière eux, nous pouvons être côte-à-côte dans la traverser de la rivière. La position d’animateur des temps collectifs demande à savoir apprivoiser le vide, c’est à dire ne pas savoir au début d’une réunion ce qui en sera le résultat.

Nous discutons aussi pour évaluer avec la personne si elle a un mandat et des moyens (notamment du temps) pour accompagner ce changement.

Ce processus peut être conduit avec une personne seule (en relation avec un groupe) ou avec plusieurs personnes.

Se rassembler et fonder un groupe

Pour animer des dynamiques collectives, de nombreuses méthodes existent. Elles peuvent être traditionnelles ou ludiques, précises ou mouvantes, elles nous permettent de créer ensemble un nous à partir de chacun des membres. Pour cela, il est important de soigner le démarrage des réunions avec ses règles relationnelles, les rôles possibles, un temps de connaissance et la proposition d’un ordre du jour. L’enjeu est de rester à la fois souple et exigeant pour respecter l’énergie et le rythme du groupe ; être capable d’attention et de créativité.

Freins et leviers de la mobilisation
Jeux d’inclusion
Les principes relationnels dans un groupe
Identifier et discuter des rôles possibles dans un groupe (à partir de cartes animaux) – utilisé par le comité stratégique d’AequitaZ
→ S’entraider avec un atelier coup de pousse, inspiré du codéveloppement
Animer une séance

Nous sommes également attentifs au pouvoir au sein du groupe. Nous accompagnons l’émergence de leaders démocratiques et amenons le groupe à prendre des décisions (condition du portage collectif du projet).

Choisir sa méthode de vote

Analyser, enquêter et politiser les problèmes

Une fois l’intuition ou l’intention vérifiée et l’envie d’agir ensemble exprimée, un collectif peut se réunir. Le groupe est parfois pré-existant et, dans ce cas, son objet est à redéfinir.

Vient moment de préciser le problème ou les problèmes que le groupe identifie. Ils ‘agit de faire ensemble l’analyse de ce qui pose problème, de ses causes et de là où il est possible d’agir pour changer la situation. On a besoin d’être plusieurs pour comprendre un problème dans ses différentes dimensions.

Identifier et analyser les problèmes avec des cailloux
Comprendre les différentes dimensions d’un problème avec un éléphant
Prendre conscience de nos préjugés, travailler sur la différence et les formes de discriminations (à partir d’un jeu de mise en situation)
Expérimenter des formes de débats et de délibérations démocratiques (à partir de la question du numérique)

On peut aussi souhaiter faire des détours pour mieux comprendre dans quoi on s’inscrit, la précision d’une politique publique, la compréhension historique d’un terme, d’un enjeu social ou économique, des constats chiffrés pour mieux prendre la mesure.

Prendre conscience des inégalités de revenus avec le Jeu des déciles,

→ Viser la justice alimentaire avec le test qui permet de construire son action en intégrant les dimensions du faire avec les personnes, de penser la dimension écologique, de viser à combattre les causes des injustices, de tenir le poétique et le politique, etc…(merci à Laura Pandelle pour cette première version mise en forme et à Vivian Labrie, qui nous a inspiré cet outil à partir d’un test (entre le local et le global)

Se mobiliser et enquêter avec des personnes en précarité avec le guide ciblé sur les enjeux de démocratie alimentaire réalisé dans le cadre du projet Territoires à Vivres.

Agir

On apprend grâce à l’expérience partagée. C’est dans l’action que l’on transforme le monde. Cela peut se faire de multiples façons et nous avons à cœur d’être créatifs et joyeux et de savoir analyser le contexte dans lequel on souhaite agir.
Quelques pistes pour « étonner la catastrophe »

Nous sommes attentifs à proposer à la fois des actions qui ne dépendent que de nous (élaborer un savoir citoyen, organiser des échanges autonomes, etc…) mais aussi d’affirmer que des institutions doivent assumer leurs responsabilités (partager les richesses, dialoguer plutôt qu’ordonner…).

Pour nous faire entendre, cela peut demander des formes non violentes inédites et qui nous font quitter un certain confort.
Actions non violentes

Nous devons également savoir négocier afin d’arriver à un accord qui soit plus juste pour tous ceux qui sont concernés par le problème. Pour cela, nous n’excluons pas le conflit, mais privilégions la coopération ou l’action autonome.

In fine, rien n’existe vraiment sans savoir célébrer ce qui a été vécu ensemble et le bout de chemin parcouru, même sans savoir, à ce moment là, de quelle étoffe l’avenir sera fait.