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Et si on prenait collectivement soin de nous ?

23 novembre 2020

Face au choc sanitaire de l’épidémie de coronavirus, l’expression « Prenez soin de vous » s’est imposée dans toutes les conversations. Nous avons eu envie de prendre la formule au pied de la lettre ! Alors nous avons collecté des courriers administratifs reçus par des citoyens, pendant ou avant le confinement – courriers que nous reproduisons tels quels – et nous leur avons inventé des réponses à la tonalité décalée, qui portent en elles des propositions visant un « prenons soin de nous ».

Pendant cette période où la pandémie de Corona Virus nous a confinés, chacun chez soi, nous étions une dizaine de personnes, Alizée, Celina, Jeni, Jérôme, Laura, Manon, Nicolas, Vanessa, toutes membres de l’association Aequitaz, à décider de nous réunir virtuellement pour interroger notre système de protection sociale et notre capacité à faire face, en tant que société, à l’impact de la pandémie et de ses conséquences sanitaires et sociales.

Nous sommes partis des 7 principes pour une protection sociale solidaire, édités par le Collectif pour une Protection Sociale solidaire. Nous avions pour objectif de mieux comprendre ce qui se jouait pendant cette période particulière de notre histoire, de repérer ce qui était mis en lumière par le contexte, ce qu’il révélait comme inégalités plus profondes ou persistantes. Nous voulions adresser des propositions de changement au regard du vécu de cette période, pour plus d’égalité et de prise en compte des plus fragiles d’entre nous.

Dans ce cheminement, l’expression «Prenez soin de vous» nous a interpellé. Nous avons donc décidé de réaliser une série d’entretiens, avec des personnes vivant des situations diverses (précarité, isolement, activité de première ligne ou télétravail), afin d’identifier, au plus près du vécu des personnes, les inégalités de situation face au confinement et à la possibilité de «prendre soin», mais aussi de repérer les signaux faibles et les formes de solidarité qui se sont développées durant cette période, et que nous souhaiterions voir perdurer à l’avenir….

Ces 25 entretiens ont été, la plupart du temps, de longues conversations. Beaucoup de personnes ont aimé qu’on leur pose ces questions, qu’on prenne ce temps avec elles, qu’on s’inquiète pour elles. Pour certain.e.s, et en particulier les personnes en grande précarité, l’idée du «prendre soin» paraît très éloignée. C’est aussi parce que personne ne le leur demande, comme si ce genre d’attention était réservé à ceux qui le peuvent. Pour d’autres, ou les mêmes, l’expression apparaît souvent comme une injonction, et surtout un renvoi à la seule responsabilité individuelle, alors même que l’expérience du confinement a éclairé avec force l’importance du lien, et de nos interdépendances mutuelles. Pour formuler les indignations et propositions que nous ont inspiré les entretiens et les situations vécues par nos interlocuteurs, nous avons choisi alors le format humoristique et inventé ces lettres de réponse aux courriers administratifs reçus par des citoyens et portant en elles des propositions visant un « prenons soin de nous ».

Nous espérons que ces lettres circuleront dans des collectifs citoyens mais aussi au sein des institutions. Et qu’elles inspirent les uns ou les autres et qu’ elles donnent envie d’agir au service du bien commun et de la justice sociale.

> Lire le document : Et si on prenait collectivement soin de nous ? Lettres ouvertes à des institutions, pendant et au delà du confinement

> Parallèlement à cette publication, nous avons réalisé une synthèse des 25 entretiens publiée sous la forme d’un Cahier de la protection sociale : « Prenez soin de vous, prenons soin de nous», vécus de confinement.

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