2018 a été une année charnière pour le projet Boussole. Grâce aux effets positifs de la démarche, Boussole s’essaime et intéresse désormais de nouveaux territoires. Mais le contexte drômois de la politique d’insertion a aussi beaucoup évolué et impose d’inventer une nouvelle forme pour continuer d’être au plus près des personnes qui souhaitent investir des espaces collectifs de coopération, d’entraide et d’action.
4 ans après le lancement de Boussole dans la Drôme, 2018 a été un vrai tournant.
Fin 2017, le projet semble avoir atteint une forme de maturité, qui pousse Jérôme et Fabrice à proposer un stage de formation de 3 jours intitulé « action collective et emploi » en mai 2018. Des personnes, professionnels et militants de Savoie, d’Isère et de Drôme y participent. C’est la première occasion de capitaliser sur l’expérience Boussole, de raconter l’approche, les outils, d’expliciter le positionnement politique et poétique du projet. Fin mai, des personnes repartent avec « des envies de Boussole ». Lucie reprend l’approche pour le Territoire Zéro Chomeurs de Coeur de Savoie, Dimitri s’inspire pour les groupes de femmes migrantes qu’il accompagne aux 4 coins de la Savoie, Corinne s’interroge sur les passerelles possibles dans le cadre du groupe d’insertion qu’elle dirige à Voiron, Alizée expérimente à Grenoble dans le cadre de son projet de coopérative éphémère dans les quartiers populaires, Justine poursuit les causeries job de Valence avec un regard neuf…
Par ailleurs, des centres sociaux du Rhône sollicitent AequitaZ pour un accompagnement dans la durée. Ils souhaitent réorganiser leurs équipes et leurs actions afin d’ouvrir des espaces plus collectifs entre chômeurs. Le projet Boussole les inspire. 2 jours de formations sont programmés en décembre, avec ces 3 structures, pour poser les premiers jalons de la démarche.
En parallèle, en Drôme, AequitaZ se voit obligé par le département, pour la première année, de réduire le parcours Boussole à 8 séances et de limiter la participation exclusivement aux allocataires du RSA. La dynamique se poursuit, mais les effets se ressentent rapidement : difficulté de mobilisation, moins de possibilité d’improviser à partir du vécu des personnes, pas d’actions collectives en lien avec des institutions. Les interrogations naissent sur la volonté d’AequitaZ de poursuivre dans ce cadre qui vient remettre en cause les fondamentaux du projet.
En septembre 2018, une porte s’ouvre au SPIP de Valence où Fabrice démarre une série de 8 séances avec des prisonniers en fin de peine. Une expérience très stimulante, avec des retours très positifs de la part des participants, ce qui permet d’envisager 2019 aussi en milieu fermé sur le territoire drômois.
Décembre 2018, un bilan des 4 années de Boussole Drôme est organisé et une dizaine de participants des groupes se rejoignent. Un coup de rétroviseur pour se redire ce que Boussole a apporté dans le parcours de chacun. Un temps de dialogue avec le département, pour partager nos réussites collectives et nos désaccords. Déjà des perspectives commencent à se tracer…sous d’autres formes.
Le Centre Médico Social de Montélimar souhaiterait poursuivre avec AequitaZ une approche type Boussole davantage centrée sur l’activité et les droits des personnes. Jérôme souhaiterait, en lien avec des personnes au RSA, travailler à l’organisation de solidarités entre personnes allocataires du RSA et au dialogue avec les institutions en charge de sa gestion.
En Savoie, Marion fait une proposition au département d’expérimenter un collectif Boussole sur Chambéry. Le département témoigne un intérêt fort pour cette démarche atypique. Le projet est lancé et démarrera en mars 2019 pour 9 mois.
Réinvention, déploiement, essaimage, cette année s’ouvre comme une année de créativité, pour revisiter l’approche, réinventer des liens et des alliances, et pourquoi pas élargir encore davantage le territoire. La proposition 2019 de formation circule actuellement à l’échelle nationale !
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